21e – Société, histoire et cultures
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L'autre Désinstitutionnalisation
Déficience Intellectuelle À L'hpital Saint-michel-archange De Québec, 1951-2000
by Hubert Larose-Dutil
Part of the 21e – Société, histoire et cultures series
L'autre désinstitutionnalisation explore l'histoire de la désinstitutionnalisation de la déficience intellectuelle au Québec. Depuis les années 1960, ce vaste mouvement de réforme a chamboulé l'organisation des services psychiatriques. Les longues périodes d'hospitalisation, vivement critiquées, devaient prendre fin. Désormais, l'institution ne serait plus un milieu de vie, mais bien seulement un lieu de traitement.
Alors que la réforme bat son plein, les patientes et patients ayant un diagnostic de déficience intellectuelle tardent à quitter l'hpital. D'année en année, ils représentent une part de plus en plus grande de la population institutionnalisée. À l'Hpital Saint-Michel-Archange de Beauport, en banlieue de Québec, 19 % des patients et patientes avaient un diagnostic de déficience intellectuelle en 1970 contre 15 % en 1960.
Comment furent vécues ces années de réforme par cette population dont la réintégration se fit attendre ? L'autre désinstitutionnalisation répond à cette question en plongeant dans les dossiers médicaux de quatorze patientes et patients de l'Hpital Saint-Michel-Archange. C'est par les traces que laissèrent dans les archives de cet établissement Claude, Gaston, André, Bernard, Juliette, Monique, Denise, Raymond, Marie, Serge, Fernand, Réal, Marguerite et Pierre que cet ouvrage entend contribuer à une histoire par le bas de la déficience intellectuelle. La désinstitutionnalisation étudiée dans cet ouvrage ne représente que le dernier chapitre en date de la longue histoire de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec. Cette dernière plonge ses racines dans la première moitié du xixe siècle, époque à laquelle le Canada français vivait d'importantes perturbations socio-économiques. La population des villes bas-canadiennes gonflait alors à une vitesse inédite, notamment nourrie par une immigration massive en provenance des Îles Britanniques. Entre 1815 et 1851, plus de 800 000 immigrants d'origine britannique et irlandaise furent accueillis au port de Québec, ville dont la population passa de 22 101 à 42 052 de 1825 à 1851. Hubert Larose-Dutil est doctorant en histoire à l'Université d'Ottawa sous la direction de Marie-Claude Thifault. Après avoir complété une maîtrise portant sur l'histoire de la désinstitutionnalisation de la déficience intellectuelle, il s'intéresse maintenant plus largement à l'histoire de ce handicap au Québec. L'autre désinstitutionnalisation documente l'expérience de la désinstitutionnalisation et le vécu de patients et patientes ayant un diagnostic de déficience intellectuelle au Québec. Présente une perspective critique sur la désinstitutionnalisation au Québec, sans contester la pertinence de cette réforme, en examinant les impacts au niveau des trajectoires individuelles. Offre un regard sur le parcours et le dossier médical de quatorze individus diagnostiqués avec une déficience intellectuelle et institutionnalisés afin de comprendre leur vécu et leur sortie tardive de l'institution. Cet ouvrage représente une contribution importante à l'histoire québécoise de la désinstitutionnalisation psychiatrique, de la psychiatrie et de la déficience intellectuelle. Adopte une perspective « par le bas » afin de raconter l'histoire à travers les yeux d'un groupe marginalisé ou invisibilisé. Les vécus documentés sont diversifiés, complexes et nuancés afin de mettre en lumière différentes facettes, incluant des aspects positifs.
Sommaire
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Avant-propos
Introduction
Histoire et déficience intellectuelle
Chapitre 1 : De l'asile de beauport à l'institut universitaire
Les premières décennies de l'Asile de Beauport (1845-1893)
Les Sœurs de la Charité de Québec et l'Hpital Saint-Michel-Archange (1893-1968)
Chapitre 2 : L
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Fragments d'images
Entre Histoire(s), Arts Et Sociétés
by Various Authors
Part of the 21e – Société, histoire et cultures series
Les approches visuelles en sciences humaines et sociales connaissent, depuis les dernières années, une popularité croissante : photographie, bande dessinée, documentaires, films ethnographiques, cartographies, dessins, archives visuelles, sans compter les nombreuses possibilités offertes par les technologies numériques. Pourtant, malgré cet intérêt croissant, la reconnaissance de ces approches se fait encore rare au sein de la recherche francophone.
Cet ouvrage collectif, qui réunit des chercheuses et des chercheurs et des artistes multidisciplinaires, se penche sur les possibilités de questionnement et de recherche inédites qu'ouvre le champ visuel. Les approches visuelles invitent à se « raconter autrement », selon la formule de John Berger. Elles permettent de rendre visible l'invisible aux limites du pouvoir des mots, en attirant le regard sur l'expérience sensible de vies minuscules, fragiles, ignorées, muettes, évanescentes ou devenues cendres.
Alors que la multiplication des images et des créations visuelles est caractéristique de notre époque numérisée, leurs usages et les réflexions qui s'en dégagent témoignent de la persistance et de l'entêtement à comprendre le monde social, avec ses bouleversements, ses contraintes et ses possibilités. S'obstiner à témoigner, rendre compte, interpréter, se réapproprier voire même brouiller les genres par le visuel témoigne, au-delà des mots, de notre fragilité ontologique salutaire : ce que nous savons et voyons n'est jamais fixé une fois pour toute.
« Les approches visuelles en sciences sociales connaissent, depuis les dernières années, une popularité croissante, au point o certains parlent d'un « tournant » voire d'un nouvel « agenda visuel » (Moxey, 2008; Harper, 2019; Meyer, 2017). Si l'utilisation de la photographie en recherche n'est pas récente (Wagner, 2002), les chercheures et chercheurs ont recours aujourd'hui à une panoplie de médiums visuels, telles que les bandes dessinées, les documentaires, les films ethnographiques, les entrevues photographiées, le photovoix, les cartographies, les dessins, sans compter les nombreuses possibilités offertes par les technologies digitales qui interpellent aussi bien les recherches qualitatives que quantitatives ».
« La reconnaissance des approches visuelles se fait encore rare au sein de la recherche francophone (Chauvin et Reix, 2015) en sciences sociales et humaines. Or, l'horizon visuel ouvre un monde de possibilités inédites, tant sur le plan de la production que de la diffusion des connaissances ».
Isabelle Perreault est historienne et professeure agrégée au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa. Elle s'intéresse à la sociologie historique des options de vie (suicide et avortement) et des sexualités non normatives de même qu'à la (dés)institutionnalisation psychiatrique au Québec au cours du XXe siècle. Elle est co-directrice, avec Dahlia Namian, de l'axe Enjeu bio et nécropolitiques au Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM)
Dahlia Namian est sociologue et professeure en travail social à l'Université d'Ottawa. Elle est chercheuse affiliée au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales (CREMIS) et codirectrice de l'axe Enjeux biopolitiques et groupes minorisés au Centre interdisciplinaire et de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM). Elle est également membre du comité de coordination du Centre interdisciplinaire en droit social de l'Outaouais (CIDSO). Ses recherches s'inscrivent dans le champ des inégalités sociales et de la santé ; elles portent sur la construction et la régulation des pathologies sociales du capitalisme, telles que l'itinérance, la pauvreté, les dépendances. Comment utiliser la photographie, la bande dessinée, le documentaire ou les archives visuelles en reche
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