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Les réflexions d'un pilier de la lutte anti-mafia.
Roberto Scarpinato est « le dernier des juges », dernier survivant de la génération des juges Falcone et Borsellino, brutalement assassinés par la mafia en 1992. Il est l'un des procureurs du procès Andreotti, et a instruit les plus importants procès menés contre la mafia et ses liens au sein du monde politique et institutionnel. Sous protection policière depuis plus de vingt ans, mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato balaie de ses réflexions les lieux communs sur la justice, le pouvoir et la religion. À travers le prisme d'une vie que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée, il nous livre un entretien inédit, porté par une voix aussi vigoureuse qu'inspirée.
Cet entretien a été mené et traduit de l'italien par Anna Rizzello, qui fera la connaissance de Roberto Scarpinato à l'occasion d'une conférence donnée pour l'édition Citéphilo 2008, à Lille. Elle y sera son interprète. Depuis, les rencontres se succèdent, tissant une relation de confiance et d'estime mutuelles.
Letizia Battaglia est l'auteure de la photographie de couverture. En guise de conclusion à cet ouvrage, elle nous restitue l'histoire de ce portrait saisissant.
Découvrez dans cet entretien un témoignage inédit sur la justice et le pouvoir en Italie !
EXTRAIT
Eh bien, admettons que vous soyez commerçant ou entrepreneur ; on viendra vous racketter et vous serez obligé de choisir : dénoncer le racketteur et courir le risque d'être tué, comme Libero Grassi, ou payer. Si vous êtes avocat et qu'on vous demande de transmettre un ordre d'exécution hors de prison, vous devrez choisir : obéir ou courir le risque d'être tué. Si vous êtes médecin et qu'on vous demande de pratiquer une consultation légale visant à déclarer que tel mafieux ne peut pas rester en prison, vous devrez choisir : refuser, comme Paolo Giaccone qui fut assassiné, ou obtempérer. [...] Si vous n'êtes qu'un simple citoyen marchant paisiblement dans la rue, il se peut que vous assistiez à un délit ou à un crime ; vous devrez alors choisir : soit vous détournerez les yeux, soit vous déciderez de témoigner, comme l'a fait le témoin du meurtre du juge Rosario Livatino, contraint pour cette raison d'entrer dans la clandestinité sous protection de l'État. Dès lors, quoi que vous fassiez dans la vie, cette réalité vous place face à vous-même.
Roberto Scarpinato est « le dernier des juges », dernier survivant de la génération des juges Falcone et Borsellino, brutalement assassinés par la mafia en 1992. Il est l'un des procureurs du procès Andreotti, et a instruit les plus importants procès menés contre la mafia et ses liens au sein du monde politique et institutionnel. Sous protection policière depuis plus de vingt ans, mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato balaie de ses réflexions les lieux communs sur la justice, le pouvoir et la religion. À travers le prisme d'une vie que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée, il nous livre un entretien inédit, porté par une voix aussi vigoureuse qu'inspirée.
Cet entretien a été mené et traduit de l'italien par Anna Rizzello, qui fera la connaissance de Roberto Scarpinato à l'occasion d'une conférence donnée pour l'édition Citéphilo 2008, à Lille. Elle y sera son interprète. Depuis, les rencontres se succèdent, tissant une relation de confiance et d'estime mutuelles.
Letizia Battaglia est l'auteure de la photographie de couverture. En guise de conclusion à cet ouvrage, elle nous restitue l'histoire de ce portrait saisissant.
Découvrez dans cet entretien un témoignage inédit sur la justice et le pouvoir en Italie !
EXTRAIT
Eh bien, admettons que vous soyez commerçant ou entrepreneur ; on viendra vous racketter et vous serez obligé de choisir : dénoncer le racketteur et courir le risque d'être tué, comme Libero Grassi, ou payer. Si vous êtes avocat et qu'on vous demande de transmettre un ordre d'exécution hors de prison, vous devrez choisir : obéir ou courir le risque d'être tué. Si vous êtes médecin et qu'on vous demande de pratiquer une consultation légale visant à déclarer que tel mafieux ne peut pas rester en prison, vous devrez choisir : refuser, comme Paolo Giaccone qui fut assassiné, ou obtempérer. [...] Si vous n'êtes qu'un simple citoyen marchant paisiblement dans la rue, il se peut que vous assistiez à un délit ou à un crime ; vous devrez alors choisir : soit vous détournerez les yeux, soit vous déciderez de témoigner, comme l'a fait le témoin du meurtre du juge Rosario Livatino, contraint pour cette raison d'entrer dans la clandestinité sous protection de l'État. Dès lors, quoi que vous fassiez dans la vie, cette réalité vous place face à vous-même.