EBOOK

J'écris donc j'existe

Roman

Kaddour Hadadi
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About

La vie d'un homme pour qui écrire est une raison de vivre.

« Ma nourriture, c'est les autres. En quelque sorte, je suis un vampire. Voleur d'âmes, emprunteur de destins plus exactement. Pas paparazzi, non! « Gentleman-conteur », Arsène Lupin de l'écriture. Je m'approprie la vie d'autrui, un court instant. Et puis je repars, prenant soin de remettre à sa place chaque détail emprunté. J'écris comme je vis : passionné, têtu, obstiné, besogneux, enragé, amoureux, délirant, triste, amer, souriant, heureux, aveugle, criard, revanchard, survolté, angoissé, serein, calme... fou. Tout comme cette fois o je me suis réveillé en nage à 3 heures du matin. Peut-on vraiment appeler ça le matin? Morphée, cette nuit-là, avait fermé la porte à clé et ne voulait plus de moi dans son club « privé ». Je n'avais peut-être pas la tenue correcte exigée. Je pensais pourtant être un habitué. Dans ces cas-là, une seule chose à faire: Ecrire ! A 4 heures du matin donc, j'ai fini par prendre un stylo, mon cahier de brouillon et j'ai commencé à griffonner quelques idées pour un nouveau texte : « Le poète et le pirate ».

Premier roman de Kaddour Hadadi, J'écris donc j'existe oscille entre biographie et roman pour vous raconter la vie d'un auteur qui vit pour écrire.

EXTRAIT

Ma ville, j'en connais le moindre recoin, la moindre ruelle, j'en ai fait le tour des centaines de milliers de fois. À pied bien sûr, mais aussi en vélo, à la nage. Roubaix: ses plages de macadam, son port de médisance, ses mères agitées, ces gosses dans les vagues de violence. Ici et là fleurissent châteaux de sables en ruine, en bas des falaises de béton. Sur les berges du canal, des têtards au regard hostile, dans leurs bottines blanches, dans leur parure en crocodile, dorment quand vient le jour et pêchent la nuit venue l'argent facile, déversent dans ma rue seringues et autres canettes vides. Ils plongent parfois, souvent se noient dans cette ville qui est tout sauf un long fleuve tranquille.

Roubaix, j'y suis né, j'y ai grandi, j'y vis, j'y ai vu tellement d'amis d'enfance périr et dépérir. À chaque coin de rue de mon quartier, un souvenir, drle, triste, rocambolesque ou funeste. Et chaque fois que je traverse la ville, je me refais un film sorti de ma collection privée « Roubaix 1976-2006: les trente furieuses ». Série en cours. Le film du jour: nos parties de foot inter-minables. Elles avaient lieu au milieu des appartements nouvellement construits, sur notre terrain en schiste rouge. Suivant que l'on était un jour de semaine ou en week-end, le nombre de joueurs pouvait fluctuer entre quatre-cinq et trente-quarante. Avec un pic pendant les vacances scolaires o on pouvait flirter avec les cinquante.

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