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About
Carole Zalberg a passé, entre le 16 avril et le 16 mai 2015, un mois en Israël dans le cadre d'une mission Stendhal de l'Institut Français, pour un projet de fiction inspirée de la vie de ses trois cousins germains nés là-bas.
C'était la première fois en 30 ans qu'elle revenait sur cette terre magnifique et compliquée.
Pour sa famille installée en Israël, c'était une évidence, elle viendrait un jour s'établir là, chez elle. Mais pourquoi envisager un exil si l'on n'éprouve pas le besoin de se mettre à l'abri d'une hypothétique menace? Et une terre, quelle qu'elle soit, peut-elle vraiment être synonyme de sécurité?
À travers ce journal de Tel Aviv, Carole Zalberg explore l'ambiguïté de son lien avec cette terre promise et interroge les malentendus d'une famille que l'exil rassemble et éloigne à la fois.
EXTRAIT
Hier, entre deux portes, j'ai commencé à parler « du livre » avec Itaï, qui était venu déposer ma valise égarée par Air France. J'ai enfin compris leur silence à lui et à ses frères quand, il y a deux ans, j'avais évoqué mon projet et leur avais proposé de m'envoyer quelques lignes qui résumeraient leur trajectoire et leur rapport à ce pays. Tout est si complexe ici, si chargé et si intriqué qu'ils craignent de blesser ou, pire, de mettre d'autres en danger. J'ai demandé à Itaï de me faire confiance, essayé d'expliquer ma démarche (en anglais, donc assez grossièrement). Our lives have changed, a alors dit Itaï, comme pour couper court. Il m'a montré une photo d'Omri, qui fait son service dans une unité de combat. Ima doesn't know but he almost got killed yesterday. Le mélange de fierté et d'angoisse dans ses yeux nous a précipités au cœur du sujet. Bienvenue en Israël!
C'était la première fois en 30 ans qu'elle revenait sur cette terre magnifique et compliquée.
Pour sa famille installée en Israël, c'était une évidence, elle viendrait un jour s'établir là, chez elle. Mais pourquoi envisager un exil si l'on n'éprouve pas le besoin de se mettre à l'abri d'une hypothétique menace? Et une terre, quelle qu'elle soit, peut-elle vraiment être synonyme de sécurité?
À travers ce journal de Tel Aviv, Carole Zalberg explore l'ambiguïté de son lien avec cette terre promise et interroge les malentendus d'une famille que l'exil rassemble et éloigne à la fois.
EXTRAIT
Hier, entre deux portes, j'ai commencé à parler « du livre » avec Itaï, qui était venu déposer ma valise égarée par Air France. J'ai enfin compris leur silence à lui et à ses frères quand, il y a deux ans, j'avais évoqué mon projet et leur avais proposé de m'envoyer quelques lignes qui résumeraient leur trajectoire et leur rapport à ce pays. Tout est si complexe ici, si chargé et si intriqué qu'ils craignent de blesser ou, pire, de mettre d'autres en danger. J'ai demandé à Itaï de me faire confiance, essayé d'expliquer ma démarche (en anglais, donc assez grossièrement). Our lives have changed, a alors dit Itaï, comme pour couper court. Il m'a montré une photo d'Omri, qui fait son service dans une unité de combat. Ima doesn't know but he almost got killed yesterday. Le mélange de fierté et d'angoisse dans ses yeux nous a précipités au cœur du sujet. Bienvenue en Israël!